Lumière naturficielle - PI CAPAB
Foyer jeunes travailleurs Michelet
29200 Brest
02 98 44 45 18
Horaires
Il est des contraintes dont on se délecte dans un premier temps avant d'en ressentir l’âpreté. Celle que se sont choisie 14 photographes du CAPAB en est une illustration. Ils se sont confrontés à la thématique de l'entre-deux, de la transition d'un moment vers un autre, d'une lumière à une autre, sans savoir dans quels sens on évolue, on franchit le seuil. C'est dès lors aussi celle de la désorientation, de la perte de repères.
Jean-Pierre ABRAHAM, gardien de phare à AR-MEN, a relaté son expérience dans un ouvrage éponyme. Il y était à la fois en pleine mer et sur terre. Le phare était un repère vital pour les navires de passage mais ses gardiens, eux, en manquaient cruellement. Ceux que le gardien-écrivain avait choisis soigneusement pour être ses fidèles compagnons lors de ses tours de garde étaient : un album de Vermeer, un ouvrage sur un monastère cistercien (une autre solitude), un recueil de poèmes de Pierre REVERDY et les dessins du peintre Yves MARION qu'il avait promis d'annoter. Armé de ces « phares » intimes, constitués d'images et de mots, il s'est astreint à écrire à la façon d'un moine, décrivant non seulement ce que ses yeux voyaient mais aussi ce qu'ils peinaient à distinguer, comme dans l'extrait suivant :
« Il y a un moment où les lampes, non seulement n'éclairent rien, mais brouillent le reste de lumière du jour. Le contour des objets devient flou. Les visages sont hagards, les gestes maladroits. On est toujours pris un peu au dépourvu par l'arrivée de la nuit. On se hâte sans rien dire qui puisse effrayer l'autre. Et puis la flamme des lampes n'a pas plus d'importance que les boutons de cuivre des coffres. »
C’est cet extrait qui a inspiré les photographes du CAPAB. Ils ont le plaisir de vous inviter à découvrir leurs images qui accosteront et resteront à quai au FJT AILES MICHELET du 15 janvier au 26 février 2022.