La traque - Guillaume Rivière

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L’exposition : La traque

« Je m’en souviens très précisément, la première image de cette série a été celle d’une chaise dans le coin de ma chambre d’un hôtel des Pyrénées. C’était en 2015.
Puis c’est à Arles, pendant les Rencontres de la photographie, que j’ai réalisé une nouvelle prise, une femme avec un grand T-shirt panthère. Dans la même journée, j’en ai vu deux autres, dont une femme avec une paire de chaussures léopard.

Sans le savoir, je venais de démarrer une longue traque.

Au départ, je trouvais cela étrange, voire vulgaire, de mauvais goût. Mais très vite, mon œil s’est aiguisé, et tous les jours, je croisais de nouveaux spécimens incroyables, arborant fièrement leur motif de fourrure comme un trophée. De la combinaison de bébé au sac d’une vielle dame, de la monture de lunette au sac à main, du maillot de bain aux chaussures à talons, la traque est devenue infinie. Plus je photographiais de panthères dans la ville, et plus je m’apercevais qu’il y en avait partout, aussi bien dans les quartiers populaires que dans les quartiers chics, aussi bien sur les étals des marchés que dans les vitrines de magasins de luxe. Ce qui au début était un divertissement, est devenu peu à peu une quête obsessionnelle. Depuis vingt ans, je voyage dans le monde pour réaliser des reportages avec des sujets très définis, très encadrés, où tout mon travail photographique est inévitablement réfléchi et construit pour coller au plus près du sujet. Là, j’ai pu renouer avec une vraie liberté de prise de vue, sans aucune contrainte de temps. Il faut saisir l’instant, être réactif, traquer la bête dès qu’elle apparait, très vite. Parfois, j’ai suivi des panthères sur des kilomètres, j’étudiais leur trajectoire, j’essayais de m’approcher au plus près d’elles sans être vu.
Après deux ans de chasse intense, j’ai cru que je devenais fou. Est-ce moi qui en voyais partout à force de les traquer ou y en avait-il vraiment de plus en plus ? Au cinéma, dans la publicité, sur les voitures, la mode, les objets... Pourquoi donc les êtres humains, de plus en plus citadins, coupés de la nature et du monde sauvage, sont-ils tant fascinés par les fauves ? Qu’est-ce qui fait rêver autant les gens pour qu’ils aient envie de se tatouer le corps avec ces animaux en voie de disparition ? Je ne peux toujours pas répondre à ces questions aujourd'hui. Je ne suis pas sociologue, je capture juste des images qui reflètent une certaine réalité de notre civilisation à un moment donné. La seule chose dont je suis sûr, c’est que cela dépasse le phénomène de mode. C’est une pulsion forte, un besoin intense de se rapprocher de la nature originelle, de la beauté du monde sauvage. Un jour, j’ai rencontré un homme dont la passion était d’aller chasser en Afrique. Sa maison était remplie de trophées, de bêtes empaillées, de souvenirs de ses safaris. J’ai été très surpris car il ne disait jamais qu’il tuait un animal. Il parlait de prélèvement mais jamais de mort. Comme si, au final, ce qui lui plaisait le plus, n’était pas de chasser, mais d’exposer ses prises comme des œuvres d’art.
Je pense parfois que c’est notre instinct de chasseur, notre passé d’homme primitif qui a combattu les bêtes sauvages pendant des millénaires, qui a besoin de s’exprimer. Cet inconscient collectif profondément ancré dans nos mémoires, doit ressortir d’une façon ou d’une autre dans tous ces symboles que l’homme moderne aime arborer si ostensiblement. »

Guillaume Rivière

Les Capucins : Salle d'exposition Pluie d'Images

Les Capucins : Salle d'exposition Pluie d'Images

25 Rue de Pontaniou,
29200 Brest

02 98 00 87 40

Horaires

Horaires

mardi : 12h30 - 18h30
mercredi : 12h30 - 18h30
jeudi : 12h30 - 18h30
vendredi : 12h30 - 18h30
samedi : 10h - 18h
dimanche : 14h - 18h

Guillaume Rivière

Né en 1976. Photographe indépendant, basé à Toulouse.
Diplomé de l’ETPA (Ecole photo de Toulouse).

Guillaume Rivière réalise depuis 2000 des portraits et reportages pour la presse, dont régulièrement en France pour Télérama, Le Monde, M le magazine du Monde, La Vie, Géo, L’Obs, Libération, IDEAT, L’Humanité, Grands Reportages, Milan Presse (Destination, Pyrénées Magazine, Alpes Magazine…), Ateliers d’Art,
et à l’étranger pour Afisha Mir (Russie), Pozytyw (Pologne), Polyrama (Suisse), National Geographic (Russie), Condé Nast Traveller (USA), D-Photo (Nouvelle-Zélande).

Guillaume Rivière a également une grande expérience d’expositions individuelles et collectives, pour des travaux issus de son activité presse ou des travaux plus personnels.
Parmi les lieux de ses expositions, on peut citer en individuelles :
Galerie Photosensible (Toulouse - 2000) ; Festival L’œil en Seyne (Seyne sur mer – 2004 – 2005 - 2007) ; Festival Nature & Paysage (La Gacilly - 2006) ; Museum Sopotu ( Sopot, Pologne - 2006) festival Transfotografia ; Scène Nationale d’Albi (Albi - 2009) ; Galerie AOTEA d’AUCKLAND (Nouvelle-Zélande - 2011) ; Promenades Photographiques de Vendôme (2014) ; Festival Pluie d’Images (Brest 2015) ; Maison de la Photographie (Lille – 2015) ; Galerie Claude Samuel (Paris – 2016) ; Daoulas (2018) ; Biennale d’Art Contemporain, Campagn’Art (Parisot, Tarn 2021) ; Muséum de Toulouse (2023).
Et en collectives :
Galerie du Château d’eau (Toulouse - 2006) ; Maison Européenne de la Photo (Paris - 2007) ; Espace culturel Le Lavandou (Le Lavandou - 2008) ; Festival Photo Med’ (Sanary-sur-mer - 2012) ; Festival Manifesto (Toulouse - 2012) ; Maison Européenne de la Photo (Paris – 2013).

L’exposition proposée pour l’édition 2025 du Festival Pluie d’images est le fruit de son travail personnel le plus étendu dans la durée, débuté en 2015 et se poursuivant toujours aujourd’hui.